
Citant le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la Banque mondiale souligne que le changement climatique pourrait faire baisser le PIB du continent africain de 2 à 4 % d’ici 2040 et entre 10 et 25 % en 2100. Pour la Côte d’ivoire, cela correspondait à une perte de 380 à 770 milliards de F CFA [580 à 1175 millions d’euros. Le changement climatique pourrait faire basculer dans l’extrême pauvreté 2 à 6 % de ménages supplémentaires d’ici 2030. Cela correspond à près de 7 millions de personnes vivant avec moins de 1,90 dollar par jour, contre 6 millions aujourd’hui.
LA CULTURE DU CACAO ET LA REDUCTION DE LA FERTILITE DES TERRES
La culture du cacao, qui représente un tiers des exportations du pays et fournit un revenu à plus de 5 millions de personnes, est remise en cause par la hausse des températures qui devrait réduire la fertilité des terres dans les régions agricoles du Sud-Est.
LES DANGES DE L’EROSION COTIERE
La montée du niveau de l’océan Atlantique est elle aussi préoccupante, les plaines côtières abritant près de 7,5 millions d’habitants, soit 30 % de la populations ivoirienne, et regroupant environ 80 % des activités économiques du pays. Actuellement, plus des deux tiers de ce littoral est affecté par des phénomènes d’érosion côtière.
« La perte des plages et des dunes qui fournissent une protection naturelle contre les inondations, aggrave les conséquences des submersions marines, qui envahissent les villes et les villages durant les fortes tempêtes ». C’est également une menace pour l’économie du pays, par son impact potentiel sur les installations industrielles et les infrastructures de premier plan, comme la Société ivoirienne de raffinage (SIR), l’Aéroport international d’Abidjan, les Ports d’Abidjan et de San Pedro, les routes côtières, les plantations industrielle, ainsi que d’importantes installations hôtelières à Abidjan, Grand-Bassam, Assainie et San-Pedro.
« Une étude de cas sur la zone de Port-Bouët (avec une population de 0,4 million d’habitants) a estimé le coût de l’érosion et de la submersion marine pour la seule année 2015 à 1,4 milliard de franc CFA » détaille l’institution de Bretton Woods.
UN PLUS GRAND ENGAGEMENT DES ACTEURS LOCAUX
Si la Banque mondiale salue l’activisme du gouvernement ivoirien en matière de lutte contre le réchauffement climatique, elle appelle à un plus grand engagement des acteurs locaux. « Chaque Ivoirien(ne) doit comprendre qu’il ou elle peut améliorer sa relation avec la nature et contribuer à la lutte contre le changement climatique. Cela peut être une personne qui privilégie les transports publics plutôt que d’utiliser sa voiture ou encore une entreprise qui finance un projet de reforestation » écrivent les auteurs du rapport.
Soulignant que la réduction et l’adaptation au changement climatique sont porteur d’opportunités économiques, l’organisation internationale recommande notamment le développement des énergies renouvelables, l’adaptation de la filière cacao, la gestion intégrée du littoral et la modernisation du transport routier.